Ce dimanche 24 septembre 2023 soir sur TF1 et France 2, le Président de la République a annoncé que le gouvernement renonçait à autoriser la vente à perte des carburants, qu’Élisabeth Borne avait annoncée il y a une semaine. A la place, il se rabat sur une autre mesure en demandant aux grands distributeurs de vendre à prix coûtant. Dans cet objectif, le chef de l’État, annonce que la Première ministre allait rassembler tous les grands distributeurs cette semaine pour leur demander de faire à prix coûtant, dans le but de réduire les prix à la pompe.
Face à cette nouvelle proposition de l’exécutif, la confédération des commerçants de France renouvelle son appel à la mise en place d’une commission de suivi d’impact sur l’ensemble des commerces de proximité. Cette mesure de vente à prix coûtant, soulève des préoccupations majeures, et sous-entend l’effet d’aubaine…
Cette mesure va positionner les distributeurs comme les moins chers de tout le pays, et attirer plus largement les clients à l’extérieur des villes !!
Les premiers à souffrir de la vente des hypermarchés à prix coutant seront les pompistes indépendants. Rappelons que sur 16.600 stations-service en France, 3.300 sont exploités par des propriétaires indépendants, ce n’est pas rien ! Ils expriment légitimement leur grande inquiétude quant à la chute de leurs revenus. Est-ce que l’État va annoncer des compensations pour eux ?
En outre, la confédération des commerçants de France souligne que l’impact de cette mesure ne se limitera pas aux seuls pompistes indépendants. Les commerces indépendants tous secteurs des centres-villes seront également affectés, alors qu’approchent les fêtes de fin d’année.
Francis Palombi, président de la confédération des commerçants de France déclare : « Face à l’inflation durable dont ils sont victimes, les Français cherchent les meilleurs prix et prennent toutes les mesures possibles pour réduire leur consommation de carburant. Nous sommes très préoccupés par l’attrait que pourrait susciter la vente à prix coûtant de carburant par les distributeurs. Nous pensons que cela va aggraver la désertion des centres- villes, avec des conséquences négatives sur l’activité de nos commerçants indépendants de proximité. Nous appelons le gouvernement à mettre en place un mécanisme de contrôle de l’activité de nos commerces de centre-ville durant cette période de vente de carburants à prix coutant, afin de considérer toutes les mesures de compensation nécessaires. »
La confédération des commerçants de France rappelle que les commerces indépendants de centre-ville sont déjà fragilisés par la crise sanitaire, l’inflation, les émeutes, le prix de l’énergie toujours très élevé et confrontés à des prêts garantis par l’État à rembourser. Imposer la vente de carburant à prix coûtant aura des conséquences graves, voire être le coup fatal pour de nombreux commerçants. Le commerce indépendant de centre-ville ne doit pas être le dommage collatéral de la volonté du Président de la République à faire vendre le carburant à prix coutant par les distributeurs !