À quelques jours de la fin des soldes d’hiver, il est temps de tracer de nouvelles perspectives pour tenir compte des évolutions en cours.
Le développement du Black Friday fin novembre et des soldes privés dès le lendemain de Noël interrogent de plus en plus le système des soldes tels qu’ils existent dans notre pays et atteste de l’évolution des désirs de la clientèle.
Loin de nous l’idée qu’il faudrait tout libéraliser comme l’ont fait certains pays européens. Ce n’est pas ce que défend la Confédération des Commerçants des France dont les adhérents sont des TPE des secteurs alimentaire et non alimentaire, essentiellement situées en centre-ville.
Les soldes ont changé, comme le commerce, lui-même, a changé. Rien ne sert de se lamenter et de se raccorcher à une époque révolue. Il faut savoir évoluer.
Ce qu’il faut, c’est adapter les soldes aux nouveaux usages du consommateur, au e-commerce et prendre en compte, par exemple, le fonctionnement des fabricants qui proposent plusieurs collections par an. Le raccourcissement des périodes des soldes était nécessaire.
À ce titre, la décision du gouvernement de diminuer de 6 semaines à 4 semaines par semestre la durée des soldes va dans le bon sens.
Mais comment redonner de l’intérêt aux soldes, en faire de nouveau un moment presque magique où le client retrouve le plaisir d’acheter dans un commerce de proximité tout en profitant de bonnes affaires? Le retour à l’attractivité passera par des mesures audacieuses, innovantes, par un vrai changement dans les pratiques.
Pour rendre les soldes attractifs, les grandes marques pourront toujours se permettre des rabais plus importants que les commerçants indépendants dont le coefficient est faible.
Essayons donc de faire preuve de bon sens et, en même temps, d’innovation. Les indépendants doivent se différencier en s’appuyant sur d’autres critères tels que la qualité, l’accueil, la sélection des marques, à l’occasion d’évènements forts. Les soldes sont nés au 19ème siècle, du besoin de déstockage des grands magasins.
Aujourd’hui, ce besoin existe toujours, surtout pour les commerces indépendants.
Mais, jusqu’à preuve du contraire, il y a quatre saisons dans une année. Pourquoi ne pas imaginer des périodes de soldes plus courtes, par exemple une semaine, mais à la fin de chacune des saisons?
Cette solution avait déjà été préconisée en 2004 par l’ancien Ministre de l’Economie, Thierry Breton. Proposons quatre évènements chocs à la fin de chaque saison Printemps – Eté – Automne – Hiver !
Même si certaines périodes de soldes font l’objet de dérogations par autorisation préfectorale, la date de début est fixée nationalement par décrêt.
Là encore, faisons preuve de réalisme et de pragmatisme dans l’intérêt commun du consommateur et du commerçant.
Comment imaginer que les règles puissent être les mêmes, au même moment, entre un vendeur de chaussures de Lozère et le même vendeur sur la Côte d’Azur au moment des soldes d’été ?
En somme, la réforme des soldes est un bon indice de notre capacité à sortir des sentiers battus quitte à inventer de solutions d’avenir dans un moment où le commerce est en pleine révolution.
Les soldes sont morts, vive les soldes !